Comment
traiter un sujet de dissertation ?
I- Premier contact
avec le sujet :
Statistiquement, les étudiants qui échouent à leurs examens
sont ceux qui ont mal compris ou mal lu le sujet. Cet écueil est souvent
provoqué par le stress qui pousse à se précipiter sur le premier indice, à
interpréter de manière hâtive l’énoncé. De ce fait, le candidat s’engage dans
une fausse direction. Comment procéder pour analyser le sujet en profondeur et
éviter ainsi les risques de déviation ?
En premier lieu, imprégnez-vous du sujet en le lisant
plusieurs fois sans rien souligner, ni encadrer, ni écrire. Quittez-le des yeux
et reformulez le dans votre propre langage. Posez-vous des questions : de quoi
s’agit-il ? Que me demande-t-on ? Revenez ensuite au sujet afin de mettre en
évidence les mots clés. Pensez aux recommandations que l’enseignant vous a
faites en cours d’année, situez ses attentes.
Rien n’est plus dangereux qu’un sujet qui vous semble avoir
déjà été traité lors d’une séance de travaux dirigés ou dans un ouvrage
comportant des épreuves accompagnées de leurs corrigés. Il existe bien souvent
des nuances, voire des différences entre les deux sujets, et le risque de
passer hors sujet est encore plus fréquent qu’en cas de sujet totalement
nouveau.
Une faculté essentielle, lors d’une dissertation, consiste à
savoir mobiliser ses idées, ses connaissances. La mémoire emmagasine beaucoup
plus d’informations que vous ne le croyez. Il faut donc faire « la chasse aux
idées », c'est-à-dire celles qui vous permettront de traiter tout le sujet, et
rien que le sujet.
Notez le sujet au centre d’une feuille de brouillon et
laissez les idées surgir spontanément, sans soucis d’ordre ; notez-les
brièvement sous forme de mots clés. A ce stade, ne vous limitez pas ; même si
une idée vous paraît un peu lointaine, envisagez-la : elle peut en cacher une
autre beaucoup plus importante. Si deux idées vous paraissent, d’emblée,
proches, regroupez-les dans une même partie de la feuille ou tracez des flèches
pour les mettre en relation. Dépassez le cadre scolaire, retrouvez des
souvenirs liés à des lectures et des discussions, pensez aussi à l’actualité.
S’il s’agit d’une question directe du cours, visualisez vos
notes et redites-vous mentalement les grandes parties. Quand vous êtes « à sec
» (manque d’idées), relisez le sujet, lisez à voix basse les idées consignées.
Et si l’anxiété vous bloque, pratiquez deux ou trois respirations profondes ;
celles-ci vont vous décontracter.
II- Construction d’un Plan :
Après avoir mobilisé
et noté brièvement les idées, il faut les classer afin de construire un plan.
Plusieurs types de plans sont utilisés en fonction de la nature de la question
posée. On peut citer :
1. Plan par catégorie : On étudie
l’un après l’autre, soit les différents angles d’un problème
(Exemple : inflation monétaire,
inflation par la demande, etc.), soit les différents points de vue (Exemple :
celui des Keynésiens, des monétaristes, etc.) ;
2. Plan argumentatif : Il consiste à
comparer les aspects opposés d’une même réalité. D’une part, on dégage le pour,
les aspects positifs, les avantages. D’autre part, on envisage le contre, les
aspects négatifs, les inconvénients. Entre les deux parties de ce plan existe
toujours opposition très nette ;
3. Plan comparatif : Il s’agit, non
de comparer les deux aspects opposés d’une même réalité comme précédemment,
mais deux réalités différentes. Exemple : « Comparer le quantitativisme
monétaire néoclassique et le quantitativisme monétariste ». Dans ce cas, vous
devez absolument éviter la démarche suivante :
· La Théorie Quantitative de la
Monnaie chez les néoclassiques ;
· La Théorie Quantitative de la
Monnaie chez les monétaristes ;
· Similitudes et différences entre les
deux.
Ici, vous ne traitez pas le sujet, vous examinez chacune des
approches, mais vous ne les comparez pas. Vous pourrez adopter la structure
suivante : Points communs dans une 1ère partie et points de dissemblance dans
une seconde partie.
4. Plan dialectique : C’est un plan
très connu, mais assez complexe à mener à bien. Il est bâti sur le concept de
contradiction et se compose de trois parties :
· La Thèse, où l’on examine le pour,
les points positifs, les avantages ;
· L’Antithèse, où l’on examine le contre,
les points négatifs, les inconvénients ;
· La Synthèse qui permet de dépasser
la contradiction.
Le principal danger de ce plan est d’aboutir à une caricature
du type « peut-être bien que oui », ou encore « peut être que non » ou encore «
vrai », « faut », « peut-être ». En réalité, vous n’avez pas, dans la synthèse,
à concilier l’inconciliable, mais à faire la part des choses et surtout à
prendre position. En outre, il est de plus en plus admis que la synthèse ne
constitue pas une partie séparée, mais confondue avec la conclusion, ce qui est
beaucoup plus facile. On rejoint alors le plan argumentatif.
5. Plan Faits-Causes-Solutions (ou
conséquences) : On commence par exposer les faits, la situation, voire le
problème. Dans un 2ème temps, on étudie les causes et dans un dernier point,
les solutions ou les conséquences en fonction du sujet.
6. Plan par ordre d’importance : On
va du moins important au plus important ou l’inverse. C’est le premier ordre
que l’on conseille d’adopter dans un devoir de dissertation de manière à
laisser le correcteur sur une bonne impression, en gardant « l’artillerie
lourde » pour la fin.
7. Plan Chronologique : Les éléments
sont disposés dans un ordre déterminé par leur succession dans le temps. C’est
la structure que l’on trouve généralement dans un texte historique.
Quel plan choisir ?
L’énoncé comporte souvent des indices sur la démarche à
suivre. Les verbes à la directive étant l’indicateur le plus employé. Ces
verbes relativement peu nombreux, déterminent la manière avec laquelle vous
allez traiter le sujet. Le tableau suivant en donne une liste non exhaustive :
Verbes
|
Plan adapté
|
Analyser
|
Plan par
catégorie (on envisage un aspect après l’autre)
|
Apprécier
|
Plan argumentatif combiné à une structure par catégorie ou
par ordre d’importance
|
Caractériser
|
Plan par catégorie
|
Commenter
|
Plan argumentatif
|
Comparer les aspects opposés d’une réalité
|
Plan argumentatif
|
Comparer deux réalités
|
Plan comparatif associé à une structure par catégorie
|
Critiquer
|
Plan dialectique ou argumentatif
|
Décrire
|
Plan par catégorie ou chronologique selon le sujet
|
Discuter
|
Plan argumentatif ou dialectique en mettant l’accent sur
l’antithèse
|
Etudier
|
Plan par catégorie ou par ordre d’importance
|
Que pensez-vous de… ?
|
Plan argumentatif ou dialectique
|
III- Mise en forme de la dissertation :
La forme de la dissertation (clarté du style, phrases
courtes, peu de fautes d’orthographe, enchaînement des idées, ponctuation)
constitue une composante majeure du mode de transmission des connaissances.
Techniques de l’introduction :
La construction d’un texte passe obligatoirement par la
rédaction d’une introduction. Celle-ci permet d’établir le contact avec le
lecteur. Dans ce but elle assure trois fonctions :
· Annoncer le sujet : Définir les
concepts et poser la problématique ;
· Susciter l’intérêt du sujet :
C’est-à-dire attirer l’attention du lecteur et éveiller chez lui le désir de
lire votre copie ;
· Jalonner : Il s’agit d’indiquer les
grandes lignes de votre développement, d’énoncer dans l’ordre les points qui
vont être traités.
Etant donné le rôle de l’introduction, il est impossible de
la rédiger tant que les idées et le plan ne sont pas dégagés. Vous ne pourrez
donc l’établir qu’en dernier lieu lorsque l’édifice sera en voie d’achèvement.
Techniques du Développement :
Le développement doit apporter, au moyen d’un exposé
structuré, progressif et cohérent, des éléments de réponse aux interrogations
majeures soulevées. Le nombre de parties contenues dans le développement n’est
pas important, car il dépend des termes de la problématique. Chaque partie doit
être divisée en paragraphes.
Le paragraphe constitue la plus petite unité de sens du
texte. Il est réservé à l’examen d’une idée principale et d’une seule. Cette
idée principale est accompagnée d’idées complémentaires qui ont pour fonction,
selon le cas, de l’expliquer et de l’illustrer par des exemples ou par des
faits précis.
En tout état de cause, l’idée principale est une sorte
d’étiquette qui englobe le contenu du paragraphe. Ce dernier se distingue par
un passage à la ligne. Il existe deux grands types de paragraphes :
· Le paragraphe de type déductif (la
loi vers les faits) : L’idée principale est annoncée en une ou deux phrases au
début du paragraphe. Des idées complémentaires viennent l’étayer dans les
phrases suivantes ;
· Le paragraphe de type inductif (les
fait vers la loi) : Il s’agit de l’ordre inverse ; un certain nombre de faits
qui représentent les idées complémentaires sont d’abord fournis et l’idée
principale est dégagée à la fin du paragraphe.
Les relations qui existent entre les paragraphes doivent être
soulignées par des connecteurs d’articulation logique (concepts de
conséquences, causes, oppositions, précision d’idées, etc.).
Techniques de Conclusion :
La conclusion représente le mot de la fin. C’est la dernière
impression que vous laissez à votre lecteur. Soignez cette ultime partie se
révèle donc particulièrement important.
La conclusion comporte souvent deux éléments dont le 1er est
incontournable est le 2ème souhaitable :
· La Synthèse : Arrivé au terme de votre développement,
il s’agit de faire le point (résumer), et si le sujet le nécessite, de donner
votre opinion personnelle ;
· L’élargissement du problème : la conclusion peut
situer le sujet dans une perspective générale de manière à garder le contact
avec votre interlocuteur en ouvrant une fenêtre sur l’avenir et/ou sur d’autres
thèmes présentant des analogies.
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